Les candidats et leurs proches ont commencé à envoyer les messages dès la nuit du jeudi à vendredi. De son côté, MTN débitait les coûts du sms du crédit du client. En retour, l’opérateur téléphonique renvoyait une réponse indiquant que le candidat est admis ou a échoué. Mais au bout d’un certain temps, le ministère se rendant compte de la supercherie a émis un démenti que nos confrères de la RTG ont notamment relayé dans leur flash de 15 heures du vendredi !
Les responsables de MTN ont dû se dire que c’est la chance sur laquelle, il ne fallait surtout pas cracher. Le coût du Sms étant de 500 GNF, le pactole engrangé peut être conséquent. Contacté par notre rédaction, un agent du service clientèle dégage la responsabilité de sa société : « Ecoutez, nous n’avons envoyé aucun message indiquant que les résultats de cette année étaient disponibles à notre niveau. Les candidats qui ont envoyé des messages l’ont fait à leur propre initiative. D’autant plus qu’ils ont envoyé le format de l’année passée ». Poursuivant, il précise : « Sachez que nous disposons même des résultats de 2006 ! »
Mais ne devriez-vous pas retirer les résultats de l’année passée de votre base de données, une fois que la période de proclamation des examens est passée ? Et notre interlocuteur de répondre : « Là, vous avez raison et je vais remonter votre suggestion… ». En attendant, la société, profitant passivement de la naïveté et de la vulnérabilité psychologique des candidats dont certains, faut-il le rappeler, sont des enfants du CM2, se sera fait un gros magot.
A titre indicatif, si partons de l’hypothèse que pour chaque candidat, il n’y a eu qu’un seul message, cela ferait pour l’entrée en 7ème année (le nombre de candidats était de 183.129) 91.564.500 GNF Pour le BEPC (93787 candidats), le montant engrangé par MTN se chiffrerait à 46.893.500 GNF. En partant donc de la plus faible des éventualités, MTN-Guinée se sera donc indûment tapée, 126.179.000 GNF. Or, l’estimation est d’autant plus minimale que dans pour un candidat, si l’on prend compte, les amis et la famille, on aboutit à plusieurs sms.
C’est donc ce gros pactole que la société s’est tapée avant, dans la soirée avant de rendre publics les résultats, les vrais. On plaint déjà les candidats qui, s’étant ainsi fait arnaquer, ont appris par la suite qu’ils ne sont malheureusement pas admis. Il est vrai que ce ne sera pas évident à gérer. Mais, puisque l’on vit dans un pays où décidément chacun peut faire comme bon lui semble, on verra bien ce qui sortira.
En attendant, tant pis pour les clients. Les défaillances techniques, comme c’est la fatalité. Faut-il accepter et se taire ?
GCI leur adresse toutes ses félicitations aux uns et ses encouragements aux autres!
Boubacar Sanso BARRY pour GuineeConakry.info
