PRIX NOBEL: Une affaire de femmes...

Incontestablement, le comité Nobel essaie d’intégrer les grandes préoccupations de notre époque à l’attribution du prix Nobel pour la paix. A tel point qu’à voir certains récipiendaires de ce prestigieux prix, on pourrait se demander où est véritablement le lien avec la paix? C’est que pour le comité suédois, la paix, ce n’est pas que l’état d’une absence de guerre. Ce sont globalement toutes les initiatives et actions entreprises pour contribuer à éviter ou à faire cesser la guerre. Et c’est ainsi qu’après avoir récompensé les efforts fournis en faveur de l’environnement et l’écologie, en 2004, à travers la militante Wangari Maathai, le comité Nobel, en misant sur ... 0:29 10-10-2011

 Et c’est ainsi qu’après avoir récompensé les efforts fournis en faveur de l’environnement et l’écologie, en 2004, à travers la militante Wangari Maathai, le comité Nobel, en misant sur Ellen Johnson Sirleaf, Leymah Gbowee et Tawakkol Karman, semble avoir décidé d’apporter, cette année, sa contribution à l’action que des millions de femmes de par le monde consentent en faveur de leur propre épanouissement, mais aussi pour permettre que les habitants de la planète Terre soient un peu plus heureux, dans un cadre de moins en moins conflictuel.

De plus en plus, le rapport entre le prix Nobel de la paix et la paix elle-même devient moins évident. Et c’est ainsi que les deux Libériennes et la Yéménite qui en sont récipiendaires cette année, semblent plus incarner le militantisme féministe qu’une contribution directe à la paix. Mais il est vrai qu’en favorisant l’émancipation et l’autonomie d’une couche qui, globalement représente la moitié des habitants de la planète, on aura permis de créer des conditions d’une justice sociale, sans laquelle, il est impossible de parler de la paix.

Or, il se trouve que les trois lauréates de cette année sont incontestablement des icones dans le combat pour la promotion de la gent féminine, dans leurs pays respectifs. Pour la présidente libérienne et candidate à sa propre succession, cette émancipation s’incarne dans le fait qu’elle est la toute première femme africaine à accéder au prestigieux statut de chef d’Etat. Même si son rôle dans la guerre civile que son pays a connue dans les années 90, est à la fois trouble et controversé et que, par ailleurs le caractère démocratique de son régime et de ses méthodes font moins l’unanimité, la particularité qui est la sienne depuis cinq ans, semble avoir davantage convaincu le comité Nobel.

En ce qui concerne sa compatriote Leymah Gbowee, les choses sont moins confuses. Le militantisme de cette dernière en faveur de la cause féminine est beaucoup plus marqué. Par rapport au retour de la paix au Libéria, elle s’y était employée en usant d’une stratégie tout à la fois originale et efficace. Il s’agit de la grève de sexe qui consistait pour les femmes libériennes, de toutes confessions religieuses confondues, à ne pas céder aux sollicitations conjugales de leurs époux tant qu’ils n’auront pas œuvré à faire cesser les hostilités.

Du côté de Tawakkol Karman, le comité Nobel, au-delà de la cause des femmes du Yémen, a voulu prendre en compte l’évolution en cours dans le monde arabe. Une transformation sociopolitique de cette partie du monde qui risque bien de laisser des traces dans le cheminement global de l’humanité. D’ailleurs, certaines sources avaient laissé entendre que le prix serait exclusivement dédié au "printemps arabe". Si cette information  trouve ainsi infirmée, mais le comité n’a pas pris le risque d’isoler l’un des plus grands événements sociopolitique de cette année. Et le fait qu’il l’ait abordé sous l’angle féministe ne le légitime que davantage.  

Fodé Kalia Kamara pour GuineeConakry.info

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