INSECURITE A MOPTI : les peulhs dénoncent l’amalgame

Depuis les incidents à Ké Macina des derniers jours, les suspicions sont portées envers les peulhs. Mécontente de cet amalgame, la Maison de la presse a abrité une assemblée générale où la communauté peuhle a haussé le ton. C’était dans l’après-midi du samedi 18 février 2017 à travers l’influente association Taabital Pulaku.

L’appel lancé a été entendu. De la grande salle aux couloirs en plus des escaliers et même le parking, tous les coins et recoins de la Maison de la Presse ont été envahis. Des bergers aux jeunes cadres ou commerçants, les peulhs du Mali s’étaient mobilisés. La confusion médiatico-ethnique née de la récente lourde perte en vies humaines a conduit à des assises extraordinaires. A l’unisson, les membres ont dit ne pas se reconnaître dans le fait que les terroristes de la zone de Mopti soient des leurs.

Si on a l’impression que ce sont des bambaras et peulhs qui s’entre-déchirent, la situation est toute autre. L’honorable Idrissa Sankaré a situé les contours de cette assemblée générale extraordinaire : « Les terroristes ne sont pas seulement des peulhs. Au contraire, la plupart des victimes sont de cette communauté. Que ce soit le maire de Bonni, le frère du chef de village sont des exemples flagrants » s’est insurgé l’élu de Bankass ( région de Mopti).

L’attitude mitigée de l’Etat du Mali a été dénoncée, car un vide troublant de la présence de son autorité est plus que dommageable. C’est d’ailleurs ce qui explique que sur des trajets de plus de 350 km, pas un militaire encore moins un douanier ne soit présent. Une absence qui a conduit le député à indexer la communauté des Dozos, à l’origine des actes de vandalismes à Ké Macina et environs.

L’actuel président de la commission du développement rural ne peut concevoir que cette corporation fasse la pluie et le beau temps sécuritaire, du fait de l’absence de l’Etat. Du pain béni pour les règlements de comptes malheureux au sein des localités dans la même situation.

Rappelant que « Peulh ne veut pas dire terroriste et vice-versa », l’honorable Sankaré appelle l’Etat malien à un désarmement de tous les protagonistes. A ses yeux, l’interdiction de circulation des motos, n’aura pas d’impact pour calmer la situation plus que tendue. Or, si les éléments armés incontrôlés sont mis hors d’état de nuire, alors  l’amalgame sera atténué. 

Le débat est loin d’avoir pris fin . L’insécurité au Mali a provoqué la propagation du communautarisme avec plusieurs milices ethniques. Il est clair que l’application du DDR est loin d’être gagnée à une année des présidentielles, prévues en Septembre 2018.!

Idrissa KEITA pour GCI

Correspondant particulier de GCI au Mali

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