GRANDE INTERVIEW GCI : Avec M. Francis SALA-DIAKANDA, Directeur Pays de Plan Guinée

Monsieur Francis SALA-DIAKANDA est le Directeur Pays de Plan. Un homme de dossiers et de terrain, pleinement engagé dans la lutte pour la riposte efficiente contre le virus Ebola. Son organisation s’investit totalement auprès du gouvernement, des partenaires au développement et des populations, en vue d’élaborer et mettre en œuvre les meilleures stratégies pour éradiquer Ebola de la Guinée. C’est un homme convaincu qu’il faut agir vite et bien en faveur des femmes et des enfants, que le reporter de GCI a rencontré en zones rurales, dans les préfectures de Guéckédou et Kissidougou, où Plan Guinée vient de lancer un projet multisectoriel à base communautaire.

GuineeConakry.Info : Quelle est, en synthèse, la contribution de Plan Guinée à la riposte nationale contre la fièvre hémorragique a virus Ebola ?

Francis SALA-DIAKANDA : En fait, depuis le mois de mars dernier, la Guinée est touchée par cette terrible épidémie à virus Ebola et Plan Guinée étant une organisation humanitaire de développement centré sur l’enfant, a rapidement décidé d’orienter ses actions sur la lutte contre ce virus, afin de briser la chaine de transmission et de bouter la maladie loin de la Guinée. Compte tenu du rôle principal de notre organisation et l’enfant, épicentre de toutes nos activités, nous ne pouvions rester à la marge de la mobilisation générale. Il est extrêmement important qu’au même moment de lutter contre Ebola pour stopper la chaine de transmission, on puisse agir en même temps pour en atténuer l’effet sur les enfants, les femmes mais aussi les familles défavorisées du pays. Parallèlement, il faut au même moment penser au développement à long terme.

GCI : Quelle est donc la nature spécifique du  projet multisectoriel que vous avez décidé de développer en harmonie avec les besoins des populations vulnérables ?

FS-D : Ce projet qui est lancé, est un projet d’aide qui vise particulièrement les enfants et les femmes pour apporter une assistance plus que sociale et nutritionnelle aux familles qui sont affectées ; dans le but de renforcer le système de protection des enfants. Cela, dans l’esprit de montrer un visage humain de la structure à la réponse à cette maladie. C’’est pourquoi notre structure est très reconnaissante au Ministère Fédéral allemand des affaires étrangères, à travers son Bureau d’Assistance Humanitaire, qui a financé le projet sur l’ensemble des préfectures où Plan travaille. C’est une contribution destinée à atténuer l’effet d’Ebola sur les enfants qui sont malheureusement les personnes les plus défavorisées. La réponse de Plan qui est multisectorielle et humanitaire, se consacre effectivement quatre domaines de droit suivants: la santé, l’éducation, la protection et la sécurité économique.

GCI : Pour réaliser efficacement ce projet, quelle est la qualité des rapports de Plan avec les autres partenaires au développement ?

FS-D : Plan Guinée entretient une bonne collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial PAM pour assurer la distribution des vivres ; notamment à Macenta et Guéckédou et cette même bonne collaboration est entretenue avec d’autres organisations. Cela a une importance capitale, car, non seulement il s’agit d’une réponse humanitaire mais aussi pour les personnes contacts, il y a la possibilité de les fidéliser dans leurs communautés respectives, de réduire ainsi la mobilité, qui est extrêmement dangereuse pour le suivi des contacts, et donc accroît la capacité de stopper la chaine de transmission.

GCI : Et avec les autorités/structures nationales et communautés rurales guinéennes, quelles actions concrètes sont-elles mises en œuvre ?

FS-D : Bien sûr, à côté de ce que je viens de vous exposer, Plan Guinée travaille aussi avec le Ministère de la Jeunesse pour s’assurer que les jeunes sans distinction de sexe (c'est-à-dire filles et garçons) sont mobilisés à Conakry mais aussi à l’intérieur du pays, pour faciliter une communication de proximité, de porte à porte pour faire passer le message afin de réduire la résistance. Plan travaille aussi avec les communautés locales pour mettre en place des comités de veille, une espèce de courroie sur le terrain pour donner une réponse locale citoyenne en termes de surveillance et de contrôle de suivi des cas contacts.

Plan travaille aussi dans le cadre de l’hygiène pour qu’effectivement les kits sanitaires soient disponibles dans les communautés locales et dans les écoles. Ebola étant aussi une infection liée au contact, il faut donc se laver régulièrement les mains. Une mesure d’hygiène simple mais, o ! Combien utile pour endiguer la maladie.  Notre rôle est d’appuyer toutes les activités qui vont dans le sens de la vulgarisation de ces pratiques. La réponse de Plan, en un mot, est une réponse communautaire pour assurer qu’il y a un engagement citoyen au niveau des communautés, avec les jeunes, avec les femmes, avec les leaders communautaires et avec les autorités locales ; afin qu’effectivement ils puissent conjuguer les efforts ensemble, en commun, pour réellement stopper la chaine de transmission et bouter Ebola hors du pays

GCI : Dans le domaine de l’Education, quelles sont les activités pertinentes que vous entreprenez sur le terrain, en vue de faire la différence positive, dans un esprit de complémentarité ?

FS-D : Plan Guinée dans ses différentes activités soutient le Ministère e l’Enseignement Préuniversitaire dans ses actions. Et c’est un engagement pour ce département afin que les écoles reprennent. Cela est très important pour Plan, car le droit à l’éducation est un droit pour tous les enfants ! Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que les enfants reprennent le chemin de l’école. C’est un devoir et nous le ferons. Nous contribuons pour offrir un environnement sécurisé aux enfants et leurs enseignants, avec nos petits moyens. Et le Directeur de Plan est sûr que c’est ce que tous les partenaires doivent faire. Dans ce contexte Plan Guinée appuie le ministère pour la formation des enseignants, pour s’assurer que les écoles soient équipées en dispositifs de prévention, de façon à ce que, nous l’espérons, très rapidement, les enfants reprennent les cours. Nous pensons que l’école est un lieu de lutte contre Ebola parce que : 1.      L’école est un lieu de sécurité, donc elle assure la protection des enfants ; 2. l’enfant qui est sensibilisé est sensé comprendre et il devient un ambassadeur des bonnes pratiques dans sa famille. Ainsi on pourra stopper Ebola et le bouter hors de la Guinée.

Propos recueillis par notre envoyé spécial

Tabassy BARO pour GCI

 

 

 

 

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