CENTRAFRIQUE : La Minusca remplace la Misca

A partir de ce lundi 15 septembre, la gestion du difficile processus politique en Centrafrique passe sous l’égide de l’ONU, par le biais de la Mission de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca). Elle prend le relais de la Misca, de Sangaris et des soldats déployés par l’Union européenne. Au moment de ce passage de témoins, les Centrafricains, eux-mêmes, sont partagés entre l’espoir et le sentiment du “déjà-vu”.

Outre l’évolution du point de vue sémantique, le passage de la Misca à la Minusca se traduira par des moyens et des hommes plus importants. Les soldats de l’Union Africaine n’étaient que 6000 hommes. Bien qu’ils soient l’embryon la force onusienne, cette dernière, à terme sera de 12.000 militaires et policiers. Justement, ce caractère mixte de sa composition sera sa singularité.

A la différence des troupes de l’UA, les casques bleus des Nations unies auront trois principales missions : protéger la population, appuyer le processus politique et aider à la restauration de l’autorité de l’Etat. Avec un tel mandat, les moyens alloués seront également largement au-dessus qui ceux étaient mis à la disposition des éléments de la Misca. D’ores et déjà, depuis quelques jours, l’aéroport de M’Poko, est l’objet d’une rotation infernale. Dans la perspective du déploiement des soldats de l’ONU, les véhicules tout-terrain, les 4X4 et autres matériels militaires débarqués au port de Douala, au Cameroun voisin, sont acheminés dans le pays via l’aéroport de Bangui.

Pour quelques Centrafricains, avec une si grande détermination, il y a des espoirs que le pays retrouve enfin sa sérénité. Ils souhaitent qu’au-delà de la cessation des hostilités, les casques bleus onusiens aident au parachèvement du processus politique. Beaucoup de Centrafricains voudraient surtout que cette page sombre de leur pays soit tournée au plus vite, pour qu’on s’attaque au véritable défi de la lutte contre la pauvreté qui tenaille les populations. Une tâche à laquelle ils n’ont pas véritablement pu s’atteler depuis que la RCA est indépendante, il y a de cela près de 54 ans. Car, on a eu très peu de période stable qui le permette.

Face à ce premier groupe, une seconde catégorie de Centrafricains est plutôt prudente. D’abord, parce que les composantes de cette catégorie ne voient pas toujours d’un bon œil le déploiement des soldats onusiens dans leur pays. Se disant que cette prétendue aide n’est jamais dénuée d’une contrepartie, qu’ils ne cernent pas toujours, ils se laissent habiter par un scepticisme qu’ils ont du mal à expliquer. Ensuite, ayant vécu les époques de la Misab, la Minurca, la Fomuc, la Fomac, la Micopax 1 et 2, ils craignent que l’histoire ne se répète encore. Enfin, ils pensent surtout que les résultats de la Minusca dépendront essentiellement de la confiance et de la marge de manœuvre que la communauté internationale témoignera aux autorités de la Transition. Si, cette dernière, comme elle l’a récemment fait avec la nomination du premier Mahmat Kamoun, continue à vouloir gérer le pays distance, les moyens et les hommes ainsi déployés ne serviront pas à grand-chose. Et le réveil ris que d'être brutal...

Boubacar Sanso BARRY pour GuineeConakry.info 

Recherche

Suivez-nous

GUINEE: Petit KANDIA "Birin Moulan"



  • Le célèbre chroniqueur est au cœur d’un bras de fer avec Mamadou Blaise Sangaré, conseiller spécial du Chef de l'Etat. Votre site avait relayé cette affaire portant sur des propos diffamatoires attribués à Ras Bath. Ce début de semaine mettra aux pr

Annonce