BURKINA FASO : La sortie de crise se précise

Lentement, mais surement, le Burkina Faso s’achemine vers la sortie de la crise née de la chute de Blaise Compaoré. Grâce à l’accompagnement de la communauté internationale et au sens de cohésion et de compromis de l’élite burkinabé, chaque jour apporte heureusement son lot de bonnes nouvelles. Ainsi, hier, la présence des présidents sénégalais, ghanéen et nigérian aura permis de se mettre d’accord sur la durée de la transition et le mode de désignation du président, ou de la présidente de cette phase intérimaire. Même si les négociations auront quelque peu été affectées par la très compréhensible inimité entre les révolutionnaires et l’ex-majorité présidentielle.

Au rythme où vont les choses, l’élite burkinabé pourrait agréablement surprendre. Bien que de subtiles rivalités soient facilement décelables entre certains membres des leaders politiques de l’opposition d’une part, et de l’autre, entre eux et les principaux responsables de la société civile, il faut admettre qu’ils ont jusqu’ici réussi à s’entendre sur l’essentiel.

Ils auront ainsi relativement réussi à s’accorder sur le fait qu’un militaire ne devait pas diriger la Transition. De même, hier, devant Macky Sall, John Dramani Mahma et Goodluck Jonathan, les leaders politiques de l’opposition et les responsables et alliés de l’ex-parti au pouvoir (CDP, NDLR) ont failli en venir aux mains. Mais là aussi, tout le monde a fini par se délester de son égo, pour permettre au pays de transcender cette phase particulièrement critique. Au-delà de cet esprit de compromis, les responsables politiques et de la société civile auront fait preuve de responsabilité et de courage, en signifiant aux médiateurs que la question du choix ultime du futur président de la transition devrait être réglée à l’interne. 

Il est vrai que les médiateurs venant d’ailleurs ne sont pas les mieux indiqués pour faire un choix aussi déterminant. Que le président sénégalais et ses homologues aient admis le bien-fondé de la remarque, est une sagesse qui mérite également d’être saluée.

L’armée, la société civile, les leaders politiques et la communauté internationale jouant, chacun, sa partition, on n’est pas loin de l’issue heureuse. La désignation du futur président de la transition pourrait ainsi intervenir le lundi prochain. Mais en attendant, les différentes parties ont convenu de la durée de la transition, fixée à un an. De même, un accord a formellement été obtenu autour de la réactivation de la constitution. Ce qui évitera au pays un coup d’Etat qui aurait fatalement fait appel à des sanctions qui n’auraient rien arrangé à une situation socio-économique déjà pas forcément reluisante. 

En lieu et place de cette expression à connotation péjorative, le président de la transition aura plutôt pour tâche de combler la vacance du pouvoir. Une nuance sémantique qui, on le voit, n’est pas sans incidence.

Boubacar Sanso BARRY pour GCI

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