ANALYSE CRISE FIFA : Blatter contre-attaque... et révèle…

L’épilogue des scandales de corruption qui éclaboussent la Fifa depuis plusieurs mois maintenant, n’en finit plus de connaitre de nouveaux rebondissements. Après les révélations sur les soupçons de corruption qui ont entouré l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar et après que les attributions d’autres coupes (1998, 2006,2018) aient été remises en cause, pour les mêmes faits, qui ont fini par mettre hors jeu le patron de la Fifa Sepp Blatter, remplacé par Issa Hayatou le président de la CAF, ce dernier a pris manifestement l’engagement de ne pas couler tout seul.

Pour la petite histoire, l’ancien président de la Fifa Sepp Blater, depuis le début des scandales jusqu’à  sa démission, sa mise en examen récente et sa suspension de la Fifa,  n’a jamais reçu le soutien du président de l’UEFA, qui a décidé de prendre ses distances avec Sepp, pour soigner son image.  

Depuis les deux hommes se vouent  une inimitié sans pitié. Le fait que Platini qui, justement briguait la présidence de la Fifa, ait été rattrapé par les mêmes soupçons de corruption, et a été suspendu de son poste de président de l’UEFA, n’était ni plus ni moins qu’une aubaine pour Blatter, qui a décidé  de contre-attaquer. 

En effet Blatter semble vouloir enfoncer, comme lui, l’est déjà, Platini qu’il accuse nommément d’être responsable, avec tenez-vous bien, Nicolas Sarkozy, l’ancien président français, de la victoire du Qatar pour l’organisation du Mondial 2022. Cette sortie, pour le moins inattendue, de l’ex-patron de la Fifa, devrait faire grincer des dents du côté du parti Les Républicains, présidé par  Sarkozy.  

Dans un entretien accordé au journal britannique le Financial times, Blatter relate « C’était dans les coulisses. Il y avait un arrangement diplomatique pour que les Mondiaux 2018 et 2022 aient respectivement lieu en Russie et aux Etats-Unis. Allons vers les deux plus grandes puissances lors du vote » s’étaient entendus les ténors.  Mais ceci a été remis en cause par l’interférence gouvernementale de M. Sarkozy, président français, avec la contribution de l’un de ses compatriotes, Michel Platini, qui a d’ailleurs publiquement reconnu avoir voté pour le richissime émirat. Il ne l’a jamais nié, et il  a amené d’autres votants avec lui. Ainsi, nous sommes au final dans une situation où personne n’a compris, pourquoi le Mondial 2022, allait dans l’un des plus petits pays du monde. Si vous voyez ma tête, quand j’ouvre l’enveloppe, je n’étais pas le plus heureux des hommes, en disant que c’était le Qatar, sans aucun doute! », s’est défoulé le doyen du Football mondial. 

Batter poursuit en faisant des révélations « Une semaine avant le vote, j’ai reçu un appel téléphonique de Michel Platini et il m’a dit : “Je ne suis plus ton plan, car le chef de l’Etat m’a dit que nous devrions prendre en compte la situation de la France.” Et il m’a dit que cela concernerait plus d’un vote, car il y avait un groupe de votants avec lui.   Je lui ai dit : “Vous ne pouvez pas faire cela car cela va tout changer”.    Il m’a dit : “Si c’est la volonté du chef de l’Etat, que feriez-vous si quelqu’un vous le demandait ? ” Je lui ai dit que j’aurais répondu : “N’interférez pas dans le sport ”. En Suisse, ils ne le font pas. La situation a aussi changé, car il y a eu une sorte d’arrangement entre l’Espagne et quelques votants sud-américains qui se sont reportés sur le Qatar : vous votez pour moi et je vote pour vous », a  relaté le Suisse.  

A en croire ces accusations de Sepp Blatter,  Sarkozy et Platini auraient  joué un rôle crucial dans l’attribution au Qatar du mondial 2022, expliquant dans une autre sortie médiatique, que c’est lors d’une réunion de la troïka composée du  prince héritier de l’émirat qatari Tamim Ben Hamad Al-Thani , du président Sarkozy et de Michel Platini,  tenue le  23 novembre 2010, qui aurait concouru à la victoire « surprenante » de l’émirat avec l’intervention personnelle des Français auprès des quatres fédérations.  

Sepp Blatter  sous-entend que ce sont les rivalités géopolitiques entre les deux superpuissances, la Russie et  les USA qui ont  permis de mettre à nu, les pratiques obscures qui  faisaient légion depuis des années au sein de l’instance suprême du football mondial. Les Etats-Unis se sentant trahis à cause du non respect de l’accord secret dont parle Blatter, « ont juré de faire tomber la Fifa » avec ses dirigeants, qui sont pour la plupart embarqués dans des histoires de malversations, toutes aussi rocambolesques les unes que les autres.

Dans cette saga qui n’en  finit plus d’alimenter la polémique et la Une des journaux, nous tirons l’enseignement que les faits de corruption  étaient connus, voire entretenus par les grandes puissances ? Il aura fallu que l’une d’entre elles soit brimée dans le partage du magot, pour que ces histoires éclatent  au grand jour. En somme, un silence complice et coupable.

La Fifa était apparemment une institution assez trop puissante (plus puissante que l’ONU, estiment certains analystes, notamment en termes de membres et d’influence), pour ne pas taper dans l’œil des ces grandes puissances qui se livrent des batailles sur tous les fronts. Malheureusement celle-là aura eu raison de l’institution mondiale du football, qui n’a pu résister à l’onde de choc. Mais, surement pour un avenir un peu moins opaque, un peu plus transparent.  

Mamadou Aliou DIALLO pour GCI

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